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REORGANISER SON CABINET QUAND ON EST SAGE-FEMME LIBERALE EN 2022 ?


L'avenant 5 à la Convention nationale des sages-femmes a été signé le 20 décembre 2021.

Comme tout avenant, celui-ci amène son lot de nouveautés voire de revalorisations de nos cotations, et les questions bien naturelles que se posent automatiquement chaque sage-femme concernent les cotations.

Au-delà de nos cotations, il s'agit avec cet avenant de revoir notre place, celle de LA sage-femme, au sein de notre politique de santé publique mais aussi au sein de notre propre organisation.


Cet avenant cible deux axes principaux : la pérennisation de la télémédecine et le renforcement du suivi post-natal et l'amélioration du dépistage de la dépression du post-partum.


A l'heure où l'épuisement professionnel est également omniprésent au sein de l'exercice libéral, il me semble primordial de nous questionner et de questionner notre organisation des soins en cabinet afin de pouvoir assumer notre mission tout en nous épanouissant, et cela rime inévitablement avec la notion d'équilibre en tous points ; équilibre personnel, professionnel, financier...


Les reconversions professionnelles sont de plus en plus nombreuses, au profit d'un accompagnement à la parentalité ou à la sexualité hors du cadre de la sage-femme. La lourdeur administrative et déontologique mais aussi la faible valorisation tarifaire de nos actes sont pointées du doigt et semblent avoir raison de la passion du métier qui pourtant persiste.

Si je constate l'épuisement et la frustration auprès de mes pairs, il n'en demeure pas moins que la passion du métier reste encore évidente.


Cet avenant prévoit la mise en place d'entretiens post-nataux et de séances post-natales en groupe. Les séances post-natales (au nombre de 2) existaient déjà - les SP - mais la tarification peu avantageuse pour un acte exclusivement en individuel a empêché son utilisation).


Nous aurons donc dès le mois de septembre, des moyens supplémentaires dans le cadre de la nomenclature pour assurer la continuité de notre suivi avec plus de cohérence du pré, au post-natal, en passant par le per-natal.



Toutefois, dans une réalité où les journées ne font toujours pas 24h de travail, et où le champ de nos compétences ne cesse de croître, la problématique du temps reste omniprésente pour beaucoup. Comment rajouter des actes supplémentaires ? Comment prolonger le suivi post-natal avec un planning déjà surchargé ?


Vous êtes nombreuses à vous sentir débordées voire écartelées au quotidien. Si tel est le cas, ou dans une démarche préventive, je vous invite à une réflexion autour des points suivants :

- cesser certaines activités ?

- limiter le nombre de patientes ?

- limiter ou cesser les domiciles ?

- cesser de se faire malmener par les exigences ou sollicitations de nos patientes et couples ?

- quelle place donner à la télémédecine et dans quelles conditions ?


Alors, qu'est-ce qui change concrètement avec cet avenant 5 ?


- la possibilité, au sein de la NGAP, de proposer un accompagnement postnatal de qualité.

Au delà du suivi habituel que nous proposons déjà en post-partum - le plus souvent sur le 1er mois - nous pourrons dès le 5 septembre prochain, proposer à toutes les femmes un entretien post-natal en individuel (ou en couple mais pas en groupe), entre la 4e et la 6e semaine. Un deuxième entretien sera proposé aux primipares et aux femmes présentant des facteurs de risque psychologiques, entre la 10e et la 14e semaine post-natale.


Ces entretiens sont la suite logique de tout l'accompagnement prénatal (voire préconceptionnel), notamment de l'entretien prénatal précoce et des séances de préparation à la naissance et à la parentalité. A noter cependant que la pertinence de cet accompagnement trouve sa source dans la qualité de l'accompagnement prénatal.



Ainsi, se questionner sur la forme de ces entretiens est un préalable incontournable, mais se pencher sur le fond me paraît indispensable. Environ 30 % des mères sont en détresse au décours d'une maternité, pourtant notre suivi n'a jamais été aussi important.

En 2005 j'étais intervenue sur ce sujet sur la Journée du Réseau Périnatal Gard Lozère afin de sensibiliser les différents professionnels de la périnatalité à cette question, j'avais alors remis en question nos pratiques et notre regard sur les définitions de la physiologie et de la pathologie (La maternité physiologique, où s'arrête la physiologie ? Où commence la pathologie ?). L'accueil n'avait pas été des plus positifs, les consciences n'étaient alors, semble-t-il, pas prêtes à ce changement. 17 ans plus tard un consensus a été établi grâce au rapport des 1000 jours, et nous voilà enfin entrain d'amorcer un virage.


En tant que sage-femme passionnée par la Maïeutique (l'Art de permettre à l'autre d'être...), il me semble que cette mission est de la plus haute importance.


Quel est l'objectif de ces entretiens ? Quelle est notre intentionnalité ? Comment mener ces entretiens ? Comment concrètement les organiser ? Autant de questions qui méritent réflexion en amont...


Cet avenant pérennise la télémédecine. Si beaucoup de professionnels y sont encore réfractaires, il me semble que la demande des patients nous invite à réorganiser nos soins avec les téléconsultations. Cela implique de réorganiser son planning certes, mais également de poser un nouveau regard sur certains points.

La télémédecine est déjà en vigueur. Peut-être peut-elle vous libérer de quelques consultations déguisées qui vous occupent parfois jusqu'à plusieurs heures par jour ? Peut-être peut-elle vous aider à prendre votre place, vous sentir à votre place ?


Enfin, l'avenant 5 c'est aussi la reconnaissance de nos compétences gynécologiques avec la possibilité de dépister et traiter les IST chez la femme et son ou ses partenaires, mais aussi la modification de notre liste de prescription. Nous attendions la suppression de cette dernière, il est à souhaiter que ce soit la prochaine étape !


En conclusion, à l'occasion de cet avenant 5, je vous invite à une réflexion sur nos missions et notre organisation de travail. Nous sommes tous et toutes reliés, les attitudes des uns et des autres retentissent inévitablement sur notre profession. Seul on avance vite, ensemble on va plus loin...




Contacts syndicats professionnels :


Article La maternité physiologique, où s'arrête la physiologie ? Où commence la pathologie ?

Revue Profession Sage-femme 2008

PSF152-MaterPhysio-2
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